Le bol de Gargantua

La coupe qui trône place du Lion à Peyrat-la-Nonière serait-elle celle de Gargantua qui, selon la légende locale, fit une pause rafraîchissante dans le village ?

Article mis en ligne le 23 février 2017
dernière modification le 7 novembre 2020

par

Autre curiosité de notre bourg, le bol de Gargantua semble moins énigmatique que le lion : en effet la légende est tellement bien ancrée dans les mémoires que bien des gens ne se posent plus la question de ses origines.

D’ailleurs le journaliste de « La Montagne » qui au mois d’août 2012 a mené l’enquête n’a pas donné d’autre explication, englobant le lion et le bol dans la même légende, ce qui me parait assez osé....
Rappelons quand même que le géant débonnaire imaginé par Rabelais a laissé des traces dans des dizaines de villages de France. Le plus souvent il s’agit de soi-disant petits cailloux qui le gênaient dans sa chaussure et que l’on retrouve un peu partout sous la forme de grosses pierres . Menhirs, dolmens, tumulus deviennent ainsi dents, palets ou « dépaturres » de Gargantua (en vieux français, motte de terre argileuse sous la chaussure ) .
Il y a bien des écuelles, des cuillers, mais je n’ai trouvé dans mes recherches qu’un autre « bol de Gargantua » à Saint-Laurent la Conche (Loire), de forme cylindrique qui selon les habitants serait un ancien abreuvoir ou un moulin à huile. Là au moins, il y a une hypothèse crédible.
Mais alors pour notre bol que doit-on retenir ?
Selon Roger Malterre, déjà cité, ce serait une cuve baptismale de l’abbaye de Bonlieu. C’est vrai que les baptêmes par immersion se pratiquaient couramment à l’époque de l’abbaye et que les dimensions de l’ouvrage semblent bien adaptées avec 2 m de diamètre et 0,6m de haut. Pourtant, cette cuve n’est pas recensée dans la base officielle Palissy , sans doute à cause de sa forme non cylindrique et de son aspect un peu trop grossier.
Par la suite ce récipient a très bien pu servir d’abreuvoir et intéresser pour cet usage un habitant du bourg.
La seule vérité concernant ce bol, c’est qu’il se trouvait sur la place du monument devant la maison Couteau , et voici la preuve avec cette carte postale postérieure à 1920 :

En 1947 Amédée Couteau demanda le déplacement du Bol de Gargantua et l’arrachage du tilleul devant chez lui. André Parry , maçon au Theil de Saint-Julien fut chargé de la tache. il fut alors transféré en même temps que le Lion au dessus de la fontaine. Un peu plus tard, on le posa à côté de la très jolie croix de l’ancien cimetière. Il y avait très certainement une volonté d’embellissement de cette partie du bourg.

Et on en parle encore dans le journal...
Article publié dimanche 21 août 2016

Depuis qu’il semble stabilisé à quelques mètres de la croix, (notez qu’il était initialement beaucoup plus près) on sent bien quelques hésitations en ce qui concerne son devenir : tantôt vide, tantôt plein d’eau, quelquefois plein de terre avec de jolies fleurs, il a quand même bénéficié récemment d’une belle mise en valeur avec l’éclairage nocturne. Jetez plutôt un coup d’œil sur « Peyrat by night » dans cette même rubrique.